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Marque: effectuer une recherche d’antériorité

La recherche d’antériorité est une étape décisive dans le choix d’un signe distinctif: marque, enseigne, nom commercial, nom de domaine, dénomination sociale, raison sociale, sigle, logo, slogan…

Par Franck BEAUDOIN, avocat

Première publication sur idroit.co le 31 août 2018

Publié sur droit.co et actualisé le 3 juin 2021

Guide juridique pour effectuer une recherche d’antériorité

Qu’est-ce qu’une recherche d’antériorité de marque?

La recherche d’antériorité consiste à vérifier qu’un signe destiné à distinguer des produits ou des services est disponible, c’est-à-dire qu’une autre personne ne dispose pas, antérieurement, d’un droit exclusif d’utilisation de ce signe. Cette démarche est donc indispensable pour éviter le rejet d’une demande d’enregistrement de marque et des litiges, ainsi que pour sécuriser l’utilisation du signe distinctif.

Quel risque est encouru en l’absence de recherche d’antériorité de marque?

En cas de dépôt de marque, un détenteur de droits antérieurs pourrait former opposition préalablement à l’enregistrement de la marque. Après l’enregistrement de la marque, il pourrait intenter une procédure judiciaire en nullité de la marque. Il pourrait également agir sur d’autres fondements: contrefaçon de marque, parasitisme, concurrence déloyale…

Est-il facile d’effectuer une recherche d’antériorité de marque?

La difficulté est double: il faut effectuer la recherche dans les sources pertinentes et surtout il faut analyser correctement les résultats. La recherche d’antériorité est généralement limitée, car il est en principe impossible d’effectuer une recherche exhaustive garantissant d’identifier tous les détenteurs potentiels de droits de propriété intellectuelle sur le signe, dans le monde.

Dans quelles sources faut-il chercher?

Si le signe est destiné à être utilisé principalement en France, il est conseillé d’effectuer la recherche limitée d’antériorité dans les sources suivantes :

– la base des marques de l’INPI (https://bases-marques.inpi.fr),

– le registre du commerce et des sociétés (https://www.infogreffe.fr),

– les principaux moteurs de recherche sur Internet, notamment Google (https://www.google.com), Bing (https://www.bing.com), Qwant (https://www.qwant.com),

– un bureau d’enregistrement de noms de domaines, par exemple OVH (https://www.ovh.com/fr/) Gandi (https://www.gandi.net/fr), 1&1 (https://www.1and1.fr).

Quel est le coût d’une recherche d’antériorité?

Les recherches dans les sources précitées sont gratuites.

Recherche d’antériorité: comment procéder?

Il faut effectuer des recherches dans les sources pertinentes, en saisissant d’abord le signe désiré, à l’identique. Il faut ensuite élargir les recherches à des signes proches orthographiquement, graphiquement et phonétiquement.

En l’absence de résultat, on peut raisonnablement penser que le signe est disponible. Dans ce cas, il est conseillé de le protéger en effectuant un dépôt de marque, si le signe répond aux critères d’une marque.

Si les recherches font apparaître que le signe est utilisé à l’identique par un tiers, à un titre quelconque (par exemple une marque, une dénomination sociale, un nom commercial, un sigle, un nom de domaine), il faut approfondir l’analyse pour déterminer l’étendue des droits antérieurs. En effet, il n’est pas nécessairement impossible d’utiliser un signe identique. Par exemple, en application du principe de spécialité, l’utilisation d’un signe pour désigner certains produits et services, n’empêche pas nécessairement un tiers d’utiliser le même signe pour désigner d’autres produits et services, s’il n’existe pas de risque de confusion et sauf cas particuliers (notamment en présence d’une marque renommée ou notoire).

Les recherches peuvent aussi faire apparaître qu’un tiers utilise un signe non pas identique, mais proche orthographiquement, graphiquement, phonétiquement, ou conceptuellement. Si le signe est utilisé pour des produits ou services similaires, le risque de confusion existe. Il faut alors affiner l’analyse pour déterminer si le risque de confusion est réel.

© FB Juris / idroit.co / droit.co

Par Franck BEAUDOIN, Avocat

Avocat, président et fondateur de la société d’avocats FB JURIS, directeur de la publication des sites juridiques droit.co et idroit.co.

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