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Absolutisme

L’absolutisme correspond à l’exercice sans limite de la souveraineté par un détenteur unique du pouvoir.

Par Franck BEAUDOIN, avocat, FB Juris

Publié sur droit.co

L’absolutisme est un régime ayant prévalu en Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles

Au sens strict, l’absolutisme est un régime ayant prévalu en Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles, tout particulièrement en France et en Espagne.

Cette question est cependant sujette à des controverses historiographiques

Les historiens s’accordent à penser que la monarchie espagnole est absolutiste au XVIe siècle, mais la question se pose pour la monarchie française (dont P. Mesnard affirme par exemple qu’elle n’est pas absolutiste)

Le XVIIIe siècle français est-il caractérisé par l’absolutisme, le despotisme éclairé ou bien plutôt l’absolutisme éclairé ?

L’absolutisme est une pratique de gouvernement

Né de la contingence historique, certes non sans avoir été théorisé (par les légistes de Philippe le Bel au XIVe siècle, par Le Bret (De la souveraineté du roi, 1632), Richelieu ou Bossuet), l’absolutisme est avant tout une pratique de gouvernement.

Un pouvoir peut être dit absolu lorsqu’un seul homme, ou une seule entité, détient tous les pouvoirs, et est affranchi de tout contrôle.

Le fondement du pouvoir est intrinsèque (le roi ne tient son pouvoir que de Dieu, conformément à l’axiome de Saint Paul « Tout pouvoir vient de Dieu »).

Fondé sur un absolu, le pouvoir ne peut qu’incarner le bien, et son détenteur connaît seul la vérité.

Insusceptible de contestation, le pouvoir est illimité (le roi est empereur en son royaume, et ne connaît aucun supérieur au temporel).

Ne dépendant d’aucune contingence, le pouvoir est invariable et immuable.

Monarchie absolue et monarchie constitutionnelle

Du point de vue du droit constitutionnel, une caractéristique essentielle de l’absolutisme découle des acceptions précédemment évoquées : c’est un régime dans lequel il n’existe aucune séparation des pouvoirs.

En effet, la séparation des pouvoirs théorisée par Montesquieu :

– repose sur une distinction fonctionnelle entre trois dimensions du pouvoir (dimensions législative, exécutive et judiciaire)

– a pour finalité la limitation du pouvoir (« Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir »)

Appliquée à la monarchie, la séparation des pouvoirs marque le passage à la monarchie constitutionnelle :

– la constitution (écrite ou non) définit et encadre les compétences royales,

– cantonnement aux fonctions exécutives, dans un second temps partagées avec le gouvernement, puis simple fonction de gardien de l’Etat.

Bibliographie :

– MOREL, Henri, « Absolutisme », Dictionnaire de philosophie politique (Dir. Raynaud Ph. et Rials S.), PUF

– ELLUL, Jacques, « Absolutisme », Encyclopaedia Universalis

– DE VILLIERS, Michel, « Monarchie », Dictionnaire de droit constitutionnel, Armand ColinModifier

Par Franck BEAUDOIN, Avocat

Avocat, président et fondateur de la société d’avocats FB JURIS, directeur de la publication des sites juridiques droit.co et idroit.co.

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